Published On: mars 22, 2023

Pour la diffusion immédiate.

Ottawa/Vancouver/Montréal – À la veille du passage du président Joe Biden à Ottawa, vingt-six organisations environnementales représentant des millions de Canadien.ne.ss lancent la campagne 2 % pour notre avenir afin d’exhorter le premier ministre Justin Trudeau à emboîter le pas aux États-Unis dans la course vers la carboneutralité en accélérant les investissements climatiques.

Avec la Loi sur la réduction de l’inflation (Inflation Reduction Act), les États-Unis ont annoncé des investissements climatiques sans précédent de 370 milliards de dollars américains visant à réduire les factures d’énergie, soutenir les chaînes d’approvisionnement, stimuler la productivité et créer des emplois. En comparaison, le Canada figure parmi les pays du G20 qui investissent le moins dans les énergies renouvelables (énergies solaire, éolienne et biomasse).

Le budget fédéral, qui devrait être publié mardi prochain, est l’occasion d’enfin réaliser les investissements climatiques qui permettront de réduire les factures d’énergie des ménages, de créer des emplois et de bâtir une économie propre et florissante. Sans ces investissements, le Canada risque d’être laissé derrière tandis que le reste du monde amorce un virage vers des sources d’énergie sans carbone.

Voilà pourquoi des organisations lancent aujourd’hui la campagne 2 % pour notre avenir afin d’exhorter le gouvernement fédéral à consacrer 2 % du PIB canadien sur cinq ans aux investissements climatiques, dont le transport en commun, l’amélioration de l’efficacité énergétique des maisons et des bâtiments, les infrastructures d’énergie renouvelable et bien plus. D’après Vivic Research, un cabinet de recherche économique, de tels investissements pourraient créer plus de 225,000 emplois d’ici 2028 dans des secteurs comme le transport, les énergies renouvelables, la construction et le secteur manufacturier et d’autres industries au Canada.

« Le Canada devrait s’inspirer de l’exemple des États-Unis et investir dans des mesures climatiques qui libèrent notre économie et nos factures de leur dépendance à la volatilité du cours du pétrole et du gaz », a déclaré François Delorme, professeur au département d’Économie de l’Université de Sherbrooke et ancien haut fonctionnaire au Ministère des Finances du Canada.

Entre 2019 et 2020, le secteur des combustibles fossiles a bénéficié d’un soutien financier fédéral 14,5 fois supérieur à celui de l’énergie propre. Pourtant, les Canadien.ne.s souhaitent plus d’investissements dans l’énergie propre : selon un récent sondage de Clean Energy Canada, les deux tiers de la population canadienne considèrent qu’un système énergétique est plus abordable et plus sécuritaire s’il s’appuie sur des énergies propres plutôt que sur des combustibles fossiles. À l’heure actuelle, le Canada ne consacre que 0,5 % du PIB à l’action climatique.

« Sondage après sondage après sondage démontrent que la population canadienne appuie les investissements climatiques. La Ministre Freeland va-t-elle répondre aux attentes des Canadien.ne.s et annoncer des investissements climatiques transformateurs qui rendront la vie plus abordable, stimuleront la productivité, créeront des emplois et rendront notre pays plus équitable – en bref, une réponse à la hauteur de la convergence de crises auxquelles nous faisons face? », a déclaré Caroline Brouillette, Directrice générale par intérim du Climate Action Network – Réseau action climat Canada (CAN-Rac).

En investissant 2 cents pour chaque dollar du produit intérieur brut, le Canada pourrait bâtir une économie carboneutre florissante, comme le démontre le rapport Dépenser ce qu’il faut : des investissements climatiques transformateurs pour une prospérité à long terme au Canada, récemment publié par le CAN-Rac et le Centre canadien de politiques alternatives (CCPA).

Le Canada subit déjà les conséquences des changements climatiques. Selon le rapport Lancet Countdown 2022, les décès liés à la chaleur ont augmenté de 72 % entre 2000-2004 et 2017-2021 au Canada. En 2021, les Canadiens et Canadiennes ont perdu environ 43 millions d’heures de travail potentielles en raison de l’exposition à la chaleur et une canicule a tué 595 personnes en Colombie-Britannique.

En 2025, les pertes de PIB attribuables à l’inaction climatique des 10 années précédentes devraient atteindre 25 milliards. Faute de mesures pour contrer le réchauffement climatique, le Canada fera face à des coûts annuels pouvant atteindre 43 milliards d’ici les années 2050, avec pour résultat une exacerbation des impacts climatiques au pays : plus de maisons perdues, de morts et de moyens de subsistance anéantis en raison de canicules, d’inondations et de feux de forêt.

« Selon le rapport du GIEC [Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat] publié cette semaine, les dirigeants et dirigeantes doivent agir rapidement pour réduire la dépendance aux combustibles fossiles et ainsi éviter des catastrophes climatiques. Quand le Canada fournira-t-il enfin les fonds requis pour transformer notre économie, diminuer les factures d’énergie et bâtir un avenir sécuritaire, abordable et prospère pour l’ensemble des Canadien.ne.s  », a déclaré Juan Vargas, organisateur albertain de la Brigade jeunesse pour le climat.

« Le Canada doit démontrer l’importance qu’il accorde à un climat sain, à de bons emplois et à une économie qui profite à tout le monde. Des solutions climatiques comme le recours à des énergies renouvelables propres à 100 % d’ici 2035 procureront de réels avantages aux communautés en termes de coût de la vie, de santé, d’emploi et bien plus. Nous avons besoin d’investissements fédéraux pour réaliser le plein potentiel de ces avantages », a souligné Tom Green, Conseiller principal en politiques climatiques à la Fondation David Suzuki.

« La décarbonation de nos économies nécessite des investissements massifs dans toutes les régions du globe. Ce serait une bonne nouvelle pour tout le monde si la Loi américaine sur l’inflation servait de stimulus collectif pour atteindre la carboneutralité et accroître les investissements dans l’énergie propre en Europe et au Canada, pourvu que les pays en développement ne soient pas laissés pour compte », a déclaré Mathilde Dupré, codirectrice de l’Institut Veblen pour les réformes économiques.

La campagne 2 % pour notre avenir est appuyée par le CAN-Rac, Équiterre, la Fondation David-Suzuki, l’Association québécoise des organisations de coopération internationale (AQOCI), le Projet de la réalité climatique Canada, Action Environnement Basses-Laurentides, Protect Our Winters, For Our Kids, Fridays For Future Qualicum, Green 13 Toronto, Green Economy Network, Iron and Earth, Leadnow, Music Declares Emergency Canada, ORCIE (Office of Religious Congregations for Integral Ecology), Protect Our Winters, Stand.earth, Ecology Action Centre, Environmental Defence, Canadian Interfaith Fast For the Climate, Canadian Health Association for Sustainability & Equity (CHASE), Chase Environmental Action Group, Climate Emergency Unit, et Sectoral Climate Arts Leadership for the Emergency (SCALE).

https://www.2percentforourfuture.ca/fr/

-30-

Climate Action Network – Réseau action climat (CAN-Rac) Canada est le plus vaste réseau d’organisations travaillant sur les questions liées aux changements climatiques et à l’énergie au Canada. Il s’agit d’une coalition de 150 organisations opérant d’un océan à l’autre. Nos membres rassemblent des groupes environnementaux, des syndicats, des Premières Nations, des organisations de justice sociale, de développement, de santé et de jeunesse, des groupes religieux et des initiatives locales.

Pour plus d’informations ou pour organiser une entrevue, contactez :

Vicky Coo, Responsable des communications
comms@climateactionnetwork.ca