Published On: février 9, 2023

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Territoires non-cédés de la Nation algonquine anishinaabe [OTTAWA], 9 février 2023 :

Selon un nouveau rapport publié aujourd’hui par le Réseau action climat Canada (CAN-Rac) et le Centre canadien de politiques alternatives (CCPA), le gouvernement fédéral doit adopter un plan d’investissement ambitieux à la hauteur des crises climatique et d’accessibilité, afin que le Canada puisse être compétitif dans l’économie propre mondiale. À l’approche du budget 2023, le rapport, intitulé Dépenser ce qu’il faut : des investissements climatiques transformateurs pour une prospérité à long terme au Canada, recommande de nouveaux investissements publics de 287 milliards de dollars canadiens au cours des cinq prochaines années, soit l’équivalent de 2 % du PIB par an.

Malgré l’augmentation significative des dépenses liées au climat depuis la signature de l’Accord de Paris, les plans actuels du Canada sont loin d’être à la hauteur de ce qui est nécessaire pour être compétitif. En effet, dans le contexte où notre monde s’éloigne de plus en plus des combustibles fossiles pour se tourner vers les énergies renouvelables et nos voisins, les États-Unies, qui investissent des sommes considérables pour le climat en vertu de la loi sur la réduction de l’inflation, le Canada se doit de faire mieux. En s’appuyant sur le travail d’une variété d’instituts de recherche, d’organisations environnementales, d’experts universitaires et de groupes militants, le rapport présente des recommandations détaillées pour les investissements liés au climat jusqu’en 2027/2028. Parmi ces recommandations, on retrouve notamment les solutions climatiques dirigées par les autochtones, un réseau d’électricité propre, l’efficacité énergétique, le transport en commun, l’agriculture et l’adaptation.

Les investissements recommandés favoriseraient une décarbonisation en profondeur de tous les secteurs de l’économie canadienne et mettraient le pays sur la voie de la réalisation de ses engagements climatiques d’ici 2050. Ils apporteraient également des avantages substantiels aux familles et aux collectivités, notamment des coûts énergétiques moins élevés, des options de transport en commun plus pratiques et plus abordables, des emplois décents et de qualité à long terme et une réduction des inégalités sociales.

« Les investissements fédéraux dans l’action climatique ont augmenté ces dernières années, mais à seulement 0,5 % du PIB annuel, ils sont loin d’atteindre l’ampleur nécessaire pour transformer l’économie canadienne à une vitesse qui reflète l’évolution du paysage mondial, » a dit Caroline Brouillette, co-auteure du rapport et Directrice générale par intérim de CAN-Rac. « Les Canadien.ne.s subissent actuellement les contrecoups du fossilflation – c’est-à-dire la montée en flèche des coûts de l’énergie et de l’alimentation due à l’augmentation des prix du pétrole et du gaz – ainsi que les effets dévastateurs de la crise climatique. Le moment est venu pour le gouvernement fédéral d’investir ce qu’il faut pour répondre à la convergence des crises auxquelles nous sommes confronté.e.s. »

Le rapport révèle que le gouvernement du Canada consacre actuellement environ 10 milliards de dollars par an à la réduction des émissions dans plusieurs secteurs de l’économie, montant qui devrait bientôt atteindre 15 milliards de dollars par an. En même temps, les nouvelles dépenses apportent de plus en plus de soutien à l’industrie pétrolière et gazière, comme le crédit d’impôt de 8,6 milliards de dollars pour le captage, l’utilisation et le stockage du carbone.

« Le Canada a connu des progrès substantiels en matière de politique climatique au cours des dernières années, mais ils ont été minés par des politiques incohérentes et des décisions d’investissement qui doublent le statu quo en matière d’énergie fossile, » a déclaré Marc Lee, co-auteur et économiste principal au bureau du CCPA en Colombie-Britannique. « Nous avons besoin d’un programme cohérent et avant-gardiste pour l’énergie propre et la justice climatique. »

« Les investissements sont rentables au fil du temps. Le Canada a un choix à faire : lancer un plan de dépenses cohérent et ambitieux maintenant, et en récolter les fruits dans les années à venir – ou prendre du retard et faire face aux coûts beaucoup plus élevés d’une transition tardive et d’impacts climatiques évitables, » a ajouté Hadrian Mertins-Kirkwood, chercheur principal, Commerce international et politique climatique au bureau national du CCPA.

Le rapport présente neuf domaines d’investissement :

  • 25 milliards de dollars pour soutenir les politiques et solutions climatiques dirigées par les autochtones et l’inclusion réelle des peuples autochtones aux tables de décision en tant que titulaires de droits;

  • 20 milliards pour créer un réseau d’électricité propre, avec pour axe prioritaire la transmission interrégionale et les investissements dans les communautés rurales, éloignées et autochtones;

  • 66,5 milliards pour améliorer l’efficacité énergétique des maisons et des bâtiments au moyen de programmes de réaménagement et d’initiatives de développement de la main-d’œuvre;

  • 40 milliards pour accélérer le développement d’une mobilité carboneutre grâce au financement stable et à long terme du transport en commun et à l’élargissement de l’offre de voyages interurbains;

  • 4 milliards pour cultiver des aliments de manière plus durable grâce à l’adoption de pratiques de gestion agricole prouvées plus sobres en carbone;

  • 80 milliards pour soutenir de bons emplois et des communautés dynamiques au moyen d’investissements publics ciblés dans les communautés où la transition sera la plus difficile, notamment par la création de nouvelles prestations pour les travailleur·se·s en transition et la mise en place d’une « brigade jeunesse pour le climat » en vue de créer de bons emplois verts qui accélèreront l’action climatique;

  • 25 milliards pour bâtir une société plus résiliente au moyen de transferts aux provinces pour l’adaptation aux changements climatiques;

  • 5,3 milliards pour soutenir l’action climatique mondiale à l’aide de nouvelles subventions – au lieu de prêts – aux pays en développement les plus touchés par les changements climatiques et dont la responsabilité historique dans la contribution à ces changements est la moins importante; et

  • 21 milliards pour protéger et restaurer la nature, notamment par l’assainissement des sites d’extraction des combustibles fossiles et l’expansion des initiatives de recyclage « zéro déchet ».

Lire le rapport ici.

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Climate Action Network – Réseau action climat (CAN-Rac) Canada est le plus vaste réseau d’organisations travaillant sur les questions liées aux changements climatiques et à l’énergie au Canada. Il s’agit d’une coalition de plus de 150 organisations opérant d’un océan à l’autre. Nos membres rassemblent des groupes environnementaux, des syndicats, des Premières Nations, des organisations de justice sociale, de développement, de santé et de jeunesse, des groupes religieux et des initiatives locales.

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