Bakou, Azerbaïdjan, 11 novembre 2024 :
Alors que la COP29 débute aujourd’hui à Bakou, le multilatéralisme climatique est plus important – et plus menacé – que jamais. Un nouveau rapport publié aujourd’hui par le Réseau action climat Canada définit les priorités et les attentes concernant le rôle du Canada dans les négociations internationales sur le climat.
« Les défis auxquels cette COP est confrontée sont clairs : le résultat très préoccupant des élections américaines, la confiance brisée entre le Nord et le Sud, et l’écart entre les actions actuelles et ce qui est nécessaire pour un monde plus sécuritaire, » a déclaré Caroline Brouillette, directrice exécutive du Réseau action climat Canada.
« Mais il est également clair pour nous que le Canada a une opportunité de leadership, pour aider à jeter des ponts et des coalitions pour un résultat juste et ambitieux qui maintient l’Accord de Paris en vie. La question est de savoir s’il la saisira.
« Les COP sont des moments où les projecteurs internationaux se braquent sur le pays hôte. Il est donc important que le Canada se présente à la COP29, non seulement pour négocier un objectif ambitieux de financement climatique dont dépendent des millions de vies, mais aussi pour défendre, avec humilité, les droits de la personne et pour faire entendre les voix locales et marginalisées sur la scène internationale. Il n’y a pas de justice climatique sans société civile. »
La question clé au cœur de cette COP est le nouvel objectif collectif quantifié (NOCQ) sur le financement climatique – la dette du Nord envers les pays du Sud, qui sont confrontés aux pires effets de la crise climatique mais qui ont fait le moins pour y contribuer. Cet objectif remplacera l’objectif de 100 milliards de dollars convenu en 2009, qui a été atteint en 2022, entre autres avec le leadership du Canada et de l’Allemagne, et qui a longtemps été considéré comme inadéquat pour répondre aux besoins des pays du Sud.
Sur le financement climatique :
« En tant que pays du Nord, parmi les plus grands pollueurs et producteurs de combustibles fossiles au monde, le Canada a la responsabilité de payer sa juste part du financement climatique et d’aider à combler les questions qui divisent les positions du Nord et du Sud, » a ajouté Soomin Han, analyste politiques, financement climatique.
« Le financement climatique n’est pas une question de charité – c’est une obligation, essentielle pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris. L’argent est là : seule la volonté politique fait défaut. »
CAN-Rac demande au Canada de revendiquer trois points clés dans les négociations du NOCQ : une provision publique d’au moins 1 000 milliards de dollars par an sous forme de subventions et de termes équivalents à des subventions ; des sous-objectifs pour remédier au déséquilibre historique entre l’atténuation, l’adaptation et les pertes et dommages ; et de veiller à ce que les discussions sur la question de savoir qui paie pour le financement climatique ne fassent pas dérailler les progrès.
Sur le leadership infranational :
« Le leadership du Québec en tant que coprésident de l’Alliance au-delà du pétrole et du gaz (Beyond Oil and Gas Alliance, BOGA) représente une occasion cruciale de faire progresser une transition juste vers l’abandon des combustibles fossiles à travers le Canada et de mobiliser d’autres provinces et territoires pour qu’ils rejoignent l’alliance, » a déclaré Leïla Cantave, responsable pour le Québec.
« Elle montre que les provinces et les territoires peuvent être des catalyseurs de l’action climatique, et pas seulement des bloqueurs. L’engagement d’autres gouvernements infranationaux canadiens dans BOGA favoriserait un meilleur contexte pour une politique climatique fédérale solide et ferait progresser une approche de l’ensemble de la société pour mettre en œuvre le résultat du Bilan mondial sur l’abandon progressif des combustibles fossiles. »
Sur le résultat des élections américaines :
« Le changement climatique provoqué par les combustibles fossiles a augmenté la fréquence et l’intensité des incendies, des inondations et des canicules, » a déclaré Caroline Brouillette.
« Ces catastrophes non naturelles – au Canada et dans le monde entier – ne s’arrêteront pas simplement parce qu’il y a un climatosceptique à la Maison Blanche. La transformation mondiale vers une économie d’énergie propre est déjà en cours. Le fait que Trump lui tourne le dos ne fera que pénaliser les travailleur.euse.s et les communautés américaines, et il y aura des juridictions canadiennes pour récupérer les investissements dans l’énergie propre qui quitteront les États-Unis. Si l’élection de Trump et sa promesse de sortir de l’Accord de Paris constituent un indéniable pas en arrière, le multilatéralisme climatique reste dans l’intérêt de chaque nation et la voie la plus efficace pour une action climatique mondiale. »
Après la première élection de Trump en 2016, le Canada s’est joint à l’Union européenne et à la Chine pour former la Ministérielle sur l’action climatique comme une nouvelle voie pour promouvoir la coopération climatique. CAN-Rac exhorte le Canada à maintenir cet esprit de collaboration et de leadership, en particulier lorsqu’il assumera le rôle de président du G7 en 2025.
Le Réseau action climat Canada sera sur le terrain à Bakou, suivant de près les négociations et disponible pour des commentaires tout au long de la COP29. Le Réseau participera aussi à quelques évènements publics tels que :
- Lundi 11 novembre, 12h30 AZT, Pavillon du Canada – Les voix du Canada à la COP29: une conversation avec la société civile, avec le Ministre de l’environnement et du Changement climatique Steven Guilbeault et Caroline Brouillette. Cet événement ne sera pas diffusé en direct, mais un enregistrement sera téléchargé sur la chaîne Youtube de CAN-Rac.
- Vendredi 15 novembre, 18h30 AZT, Pavillon du Canada – Accélérer la transition énergétique en Amérique du Nord : le rôle des États infranationaux, en collaboration avec la Fondation David Suzuki, International Institute for Sustainable Development, Réalité climatique Canada, California Natural Resources et le gouvernement du Québec. En personne uniquement.
- Jeudi 21 novembre, 16h00 AZT / 7h00 HNE – Conférence de presse conjointe avec Indigenous Climate Action sur la décolonisation de la politique climatique. Cet événement sera transmis en direct sur le portail de la CCNUCC ; d’autres détails suivront.
Ressources:
- CAN-Rac COP29 Policy Brief (en anglais uniquement)
- En route vers un avenir équitable : recommandations pour la prochaine CDN du Canada
- Breffage médiatique en avant de la COP29 (en anglais uniquement)
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Climate Action Network – Réseau action climat (CAN-Rac) Canada est le plus vaste réseau d’organisations travaillant sur les questions liées aux changements climatiques et à l’énergie au Canada. Il s’agit d’une coalition de plus de 160 organisations opérant d’un océan à l’autre. Nos membres rassemblent des groupes environnementaux, des syndicats, des Premières Nations, des organisations de justice sociale, de développement, de santé et de jeunesse, des groupes religieux et des initiatives locales.
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