Published On: octobre 28, 2022

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Territoires non-cédés de la Nation algonquine anishinaabe [OTTAWA], 28 octobre 2022:

Le rapport d’étape sur le plan de mise en œuvre publié aujourd’hui par le Canada et l’Allemagne expose les disparités entre les efforts de financement des pays développés en matière de climat. Le rapport représente une opportunité pour qu’aucun pays riche n’échappe à ses obligations avant la COP27.

Les pays développés tardent toujours à respecter leur engagement de mobiliser chaque année 100 milliards de dollars US de financement climatique pour les pays en développement, une promesse faite il y a plus de dix ans et qui devait être tenue d’ici 2020. Le rapport d’étape réaffirme que les pays s’engagent à atteindre cet objectif « dès que possible et d’ici 2025. »

« À quelques  jours de la COP27, l’Allemagne et le Canada utilisent ce rapport pour exposer le niveau d’engagement inégal et injuste des pays développés dans le cadre de leurs obligations sur l’atteinte des 100 milliards promis aux pays en développement, » a déclaré Eddy Pérez, directeur de la diplomatie climatique internationale du Réseau action climat Canada. « il faut accueillir la transparence de ce rapport mais c’est franchement insuffisant. Les pays en développement ont un besoin urgent de ressources pour investir dans des systèmes d’énergie propre et renforcer leur résilience aux impacts climatiques et les nations riches dépensent leur énergie à échapper à leurs obligations. Elles doivent changer de cap et faire leur part car elles mettent en péril le succès de la COP27 et leur propre crédibilité. »

« C’est une trahison honteuse que les nations riches continuent d’être des mauvais payeurs de leurs promesses de financement climatique, » a ajouté Tasneem Essop, directrice exécutive de Climate Action Network International. « Il s’agit de l’argent qu’ils doivent aux pays en développement dans le cadre des 100 milliards de dollars promis il y a plus de dix ans. Ce rapport expose aujourd’hui le manque de volonté politique, le manque de coopération et de solidarité internationales pour s’attaquer réellement à la crise climatique, qui est maintenant profondément liée à une crise de la dette dans de nombreux pays en développement, les enfonçant encore plus dans la pauvreté et la précarité économique. Une véritable ambition, une véritable action climatique dépendent de la garantie que les nations riches paient leur dû sous forme de subventions d’une manière additionnelle, transparente, responsable et prévisible. »

Le ministre canadien de l’environnement et du changement climatique, Steven Guilbeault, et la secrétaire d’État allemande, Jennifer Morgan, utilisent ce rapport pour s’attaquer au manque de transparence et de responsabilité individuelle qui bloque les progrès en matière de financement climatique depuis des années.

Le rapport révèle, par exemple, que des pays comme le Portugal et le Luxembourg n’ont pas d’objectif en matière de financement de l’adaptation, alors que le Pacte de Glasgow pour le climat de l’année dernière comportait un appel urgent à doubler le financement de l’adaptation d’ici 2025. La France, un important pays contributeur au financement climatique, ne consacre qu’un tiers de son financement climatique à l’adaptation. De nombreuses banques multilatérales de développement, qui sont des sources importantes de financement climatique, n’ont pas non plus d’objectif de financement de l’adaptation, ce qui montre leur manque d’engagement en faveur de l’action d’adaptation. Lors de la COP27, les pays doivent convenir d’un plan de mise en œuvre pour atteindre l’objectif de 40 milliards de dollars US de financement de l’adaptation d’ici 2025.

Le rapport présente également de multiples initiatives qui visent à résoudre des problèmes spécifiques liés à l’accès et à la mobilisation du secteur privé. Ce rapport reconnaît les échecs de la mobilisation du financement privé et s’engage à commander une étude sur les enseignements tirés. Ces échecs dévoilent ce que nous demandons depuis longtemps sur la voie à suivre. Lors de la COP27, les pays développés doivent s’engager à tenir leur promesse en utilisant uniquement des ressources publiques, sans quoi l’incertitude et les retards continueront de peser sur les efforts de financement climatique.

Avec ce rapport, le ministre Guilbeault et la secrétaire d’État Morgan créent une attente que la COP27 définisse un ensemble complet de mesures financières, en associant les efforts déployés pour atteindre l’objectif des 100 milliards à l’attention qu’il convient d’accorder de toute urgence au financement des pertes et dommages, à l’établissement d’un objectif pour l’après-2025 et à la réorientation des flux financiers en dehors des combustibles fossiles. Cette approche globale est essentielle, mais elle ne sera possible que si les pays développés s’engagent, cessent d’esquiver les contrôles et s’efforcent de rétablir la confiance avec les pays en développement.

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Climate Action Network – Réseau action climat (CAN-Rac) Canada est le plus vaste réseau d’organisations travaillant sur les questions liées aux changements climatiques et à l’énergie au Canada. Il s’agit d’une coalition de 140 organisations opérant d’un océan à l’autre. Nos membres rassemblent des groupes environnementaux, des syndicats, des Premières Nations, des organisations de justice sociale, de développement, de santé et de jeunesse, des groupes religieux et des initiatives locales.

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Crédit photo: Maurizio Di Pietro / Climate Visuals Countdown