Published On: juillet 18, 2022

Territoires non-cédés de la Nation algonquine anishinaabe [OTTAWA], 18 juillet 2022 :

Aujourd’hui, le ministre de l’Environnement et du Changement climatique, Steven Guilbeault, et le ministre des Ressources naturelles, Jonathan Wilkinson, ont rendu publique leur réflexion sur la façon dont le gouvernement fédéral plafonnerait et réduirait les émissions du secteur pétrolier et gazier – un élément clé de la stratégie du Canada pour atteindre ses objectifs climatiques, étant donné le rôle démesuré que joue ce secteur en tant que principal responsable des émissions de GES au Canada. Alors que des millions de personnes dans le monde souffrent de vagues de chaleur causées par le climat, le plafonnement des émissions du secteur pétrolier et gazier pourrait changer la donne en matière d’action climatique au Canada – s’il est mis en œuvre avec suffisamment de rigueur et d’ambition.

« Ce document de travail est un appel à l’action pour notre mouvement, » a déclaré Caroline Brouillette, directrice des politiques nationales à Climate Action Network – Réseau action climat Canada. « Le plafonnement du pétrole et du gaz offre au premier ministre Trudeau sa meilleure chance de s’attaquer enfin au problème des émissions du Canada et de positionner ce pays comme un acteur solide dans l’économie mondiale de l’énergie propre. Il doit faire passer les communautés et le climat en premier et s’opposer fermement à toute pression exercée par les lobbyistes fossiles pour édulcorer ou retarder cette politique essentielle. »

Comme l’indique le document de travail, le secteur pétrolier et gazier est celui qui produit le plus d’émissions au Canada, représentant 27 % des émissions nationales en 2020. Les émissions du Canada continuent d’augmenter parce que l’on produit plus de pétrole et de gaz que jamais auparavant. Le gouvernement doit choisir une option stratégique qui permettra de réduire rapidement et efficacement les émissions du secteur pétrolier et gazier ; la façon la plus évidente d’y parvenir serait d’imposer un plafond ferme et décroissant aux émissions du secteur pétrolier et gazier. Parmi les options présentées dans le document de travail, un système de plafonnement et d’échange offrirait le plus de clarté et de certitude, mais les ministres Guilbeault et Wilkinson doivent s’assurer que la politique ne permet pas à l’industrie de déjouer le système avec de fausses solutions et des délais.

Pour que le Canada fasse sa juste part de l’effort mondial visant à limiter le réchauffement à 1,5 °C, le secteur pétrolier et gazier doit réduire ses émissions d’au moins 60 % par rapport aux niveaux de 2005 d’ici 2030. La « contribution attendue » du secteur identifiée dans le Plan de réduction des émissions pour 2030 du Canada – réduire les émissions de 31 % par rapport aux niveaux de 2005 d’ici 2030 – est non seulement loin de l’objectif de 60 %, mais ne garantit même pas que le secteur pétrolier et gazier fera sa juste part pour atteindre l’objectif climatique actuel du Canada, soit une réduction des émissions de 40 à 45 %. Si l’industrie pétrolière et gazière ne fait pas sa part pour réduire les émissions, ce sont les autres secteurs, travailleur.euse.s et les consommateur.trice.s qui devront prendre le relais.

Les « émissions de portée 3 » – y compris les émissions qui se produisent lorsque les combustibles fossiles canadiens sont brûlés à l’extérieur du pays – devraient être couvertes par le plafond. Des données d’Environnement Canada, obtenues par Ecojustice, montrent qu’en 2019, les émissions des combustibles fossiles exportés étaient de 954 Mt – dépassant les émissions nationales totales, qui étaient de 730 mégatonnes (Mt) de CO2. Si le plafond ne concerne que les émissions rejetées à l’intérieur des frontières canadiennes, il continuera d’ignorer la part du lion de la pollution pétrolière et gazière dont le Canada est responsable.

Les recettes provenant des revenus de la politique devraient être redirigées vers le financement d’une transition juste au Canada, plutôt que de fournir une autre subvention aux combustibles fossiles à un moment où l’industrie pétrolière et gazière engrange des profits records. Pour que cette politique réussisse, elle doit être associée à une stratégie proactive de transition juste conçue pour et par les travailleur.euse.s et les communautés présentement impliqués dans ce secteur.

Lisez notre document d’information sur le plafond d’émissions ici.

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Climate Action Network – Réseau action climat (CAN-Rac) Canada est le plus vaste réseau d’organisations travaillant sur les questions liées aux changements climatiques et à l’énergie au Canada. Il s’agit d’une coalition de 140 organisations opérant d’un océan à l’autre. Nos membres rassemblent des groupes environnementaux, des syndicats, des Premières Nations, des organisations de justice sociale, de développement, de santé et de jeunesse, des groupes religieux et des initiatives locales.

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