Published On: septembre 3, 2025

Territoires non cédés de la Nation algonquine anishinaabe [OTTAWA], 3 septembre 2025 :

Le Réseau action climat Canada s’inquiète de la nomination de l’ancienne PDG de Trans Mountain Corporation, Dawn Farrell, à la tête du nouveau Bureau des grands projets (BGP)

Lancé officiellement vendredi dernier, le BGP a pour mandat d’identifier et d’accélérer les projets d’intérêt national désignés par la loi C-5, Loi visant à bâtir le Canada, et de faciliter l’approbation de « tous les grands projets à l’échelle du gouvernement ». 

Bien qu’une liste des projets considérés comme étant « d’intérêt national » n’ait pas encore été publiée, cette nomination soulève plusieurs questions quant à l’impartialité du nouveau BGP à l’égard de l’industrie pétrolière et gazière et de son rôle dans l’avenir du Canada, de son économie et de son développement énergétique. Alors que le monde accélère le déploiement d’infrastructures d’électricité solaire et éolienne et le développement de ces industries, nous avons besoin de projets nationaux qui contribuent à la transition vers les énergies renouvelables, profitent à toutes les communautés canadiennes, et diminuent notre dépendance vis-à-vis des États-Unis. 

Citations : 

Caroline Brouillette, Directrice exécutive, Réseau action climat Canada :

« Nominer l’ancienne PDG de TMX, cette entreprise nationale qui s’est avérée être un vrai gâchis, à la tête du nouveau Bureau des grands projets du Canada, c’est comme nommer l’ancien PDG de Blockbuster à la tête de Netflix. À l’heure actuelle, le Canada devrait se concentrer sur les projets ayant les meilleures chances de réussite; des projets abordables et qui contribuent à la résilience de notre pays. Les projets d’énergies renouvelables, et de stockage et transport d’électricité sont une évidence. Non seulement, ils profitent aux communautés, créent des emplois, fournissent une énergie abordable pour tous, mais ils ne peuvent être contrôlés par des chefs d’État imprévisibles. Nous attendons du premier ministre Carney et du Bureau des grands projets qu’ils saisissent cette occasion pour construire notre avenir, et non pour nous enliser davantage dans les technologies du passé. »

 

Louis Couillard, Responsable de la campagne climat-énergie, Greenpeace Canada :

« Il est grand temps de prioriser les solutions climatiques plutôt que les énergies fossiles. Nommer une dirigeante du secteur pétrolier à la tête du Bureau des grands projets (BGP) envoie le message que les profits du pétrole et du gaz sont priorisés par rapport à la lutte contre la crise climatique qui menace la vie et les moyens de subsistance des Canadien·nes. Le fait que Mark Carney choisisse Calgary comme siège social du BGP démontre qu’il tourne le dos au Québec – la province qui l’a porté au pouvoir, privilégiant les intérêts pétroliers albertains au détriment du leadership de l’Est du Canada en matière d’énergie propre et d’innovation verte. » 


Patricia Clermont, Responsable, Association québécoise des médecins pour l’environnement (AQME, comité de l’ACME-CAPE)  :

« Alors que se termine un autre été hors-normes, marqué par quatre canicules et des épisodes graves de pollution atmosphérique (qui nous ont malheureusement propulsés dans les bulletins de nouvelles mondiaux), cette nomination nous inquiète grandement. Car elle laisse transparaître, de la part du gouvernement fédéral, un désaveu d’une réalité scientifiquement établie : ces événements météorologiques extrêmes sont causés par les changements climatiques, eux-mêmes nourris par notre dépendance aux énergies fossiles. Il nous faut nous sevrer de celles-ci (qui sont de toute façon en déclin) et nous tourner résolument vers les énergies renouvelables, qui sont en croissance et qui peuvent nous permettre d’avancer vers une société dans laquelle toutes les populations peuvent bénéficier d’un environnement sain et donc d’une bonne santé. C’est dans l’intérêt de tous et toutes, y compris les plus vulnérables. »

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