Published On: octobre 25, 2021

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Territoires non-cédés de la Nation algonquine anishinaabe [OTTAWA], 25 octobre 2021 :

Ce matin, le ministre Jonathan Wilkinson, ainsi que le secrétaire d’État allemand Jochen Flasbarth et le président de la COP26 Alok Sharma ont présenté leur plan pour montrer comment les nations riches respectent l’engagement annuel de 100 milliards de dollars US. Ce document n’est pas vraiment un plan pour la livraison des 100 milliards de dollars US en totalité et dans les délais, mais une tentative ratée de donner un peu d’espoir sur le financement du climat.

Il est rafraîchissant de voir le ministre Wilkinson et le secrétaire d’État Flasbarth faire preuve d’honnêteté quant à la capacité des pays développés à respecter leurs propres engagements. Cependant, le succès de la COP26 repose sur la capacité des pays riches, comme le Canada, à combler l’écart entre le financement promis pour aider les pays en développement dans leurs efforts d’atténuation et d’adaptation et le montant effectivement versé. Le plan montre que l’objectif, fixé en 2009, de verser 100 milliards de dollars par an à partir de 2020, ne sera pas atteint avant 2023, selon les projections de l’OCDE.

Actuellement, le message qui ressort du plan est que le monde ne saura pas si les pays développés ont respecté leurs engagements avant 2025, la dernière année de ce cycle de financement climatique. Comme le plan ne présente pas de façon exacte les efforts de chaque pays riche sur les 100 milliards US, l’exactitude des projections ne peut être vérifiée – le même problème que celui qui se posait avec la feuille de route de 2016.

« La question qui se pose aujourd’hui est la suivante : est-ce que ce plan montre à quel point il est urgent pour les nations riches d’augmenter massivement les flux financiers pour aider les pays en développement dans la lutte contre les changements climatiques et à financer les pertes et dommages croissants liés à la crise climatique ? La réponse est clairement non », a déclaré Eddy Pérez, directeur de la diplomatie climatique internationale au Réseau action climat (CAN-Rac) Canada.

Au cours des 12 dernières années, la gouvernance du financement climatique a été opaque, avec des disparités comptables par les pays contributeurs, des problèmes d’accessibilité et une dépendance croissante à l’égard des prêts, y compris les prêts non concessionnels. Aujourd’hui, l’utilisation croissante des prêts contribue à une augmentation du fardeau insoutenable de la dette dans les pays en développement. Le financement consacré à l’adaptation est faible ; les fonds destinés aux pays vulnérables restent extrêmement bas. Le plan de livraison était l’occasion pour les nations riches de répondre collectivement à ces préoccupations urgentes. Elles ne l’ont pas fait.

Les pays riches ont encore la possibilité de fournir les fonds nécessaires et de rétablir la confiance avec les pays en développement, en prenant les mesures suivantes lors de la COP26 :

  • A Glasgow, les pays doivent reconnaître la nécessité de débloquer des billions pour répondre aux besoins des pays en développement dans la perspective d’un avenir à 1,5C ;
  • Les pays doivent s’entendre sur la tenue d’un examen annuel des efforts de 100 milliards de dollars américains qui inclut les contributions de chaque pays à cet effort ;
  • Tous les pays riches contributeurs doivent s’engager à augmenter le financement de l’adaptation à au moins 50% ;
  • Ils doivent accepter de tirer les leçons des erreurs commises lors de cette mise en œuvre bâclée du financement climatique dans le cadre de l’objectif post-2025 ;
  • Ils doivent soutenir l’appel des pays vulnérables et accepter de mobiliser des ressources pour le financement des pertes et dommages ;
  • Le président britannique de la COP doit inviter deux ministres du Nord et du Sud à organiser des consultations à Glasgow afin de garantir un paquet de financement climatique qui réponde réellement aux besoins des pays en développement.

« Le financement climatique est littéralement une question de survie, » a déclaré M. Pérez. « Sans ressources adéquates, les nations, les régions et les communautés ne peuvent pas mettre en œuvre les politiques nécessaires à la construction d’un avenir sûr et compatible avec une hausse de 1,5 °C. Les impacts climatiques dévastateurs réclament déjà des vies, détruisent des maisons, déchirent des communautés ; ils n’attendent pas que les nations riches soient enfin prêtes à s’engager. »

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Crédit photo : Jeff McIntosh/The Canadian Press