Published On: novembre 13, 2025

Bélem, Brésil, 13 novembre 2025:

Alors que le premier ministre Mark Carney dévoile une nouvelle série de « projets d’intérêt national » en plein coeur des négociations climatiques de la COP30, la société civile canadienne sonne l’alarme. 

La liste des grands projets comprend entre autres le terminal de GNL de Ksi Lisims, qui fait présentement l’objet de contestations judiciaires de la part de la bande Lax Kw’alaams et de la Première Nation Metlakatla. Ksi Lisims se verrait alimenté par le gazoduc Prince Rupert Gas Transmission (PRGT), lui aussi contesté par les défenseur·e·s des terres autochtones. 

Cette annonce survient alors qu’à la COP30, les discussions pour une transition juste prennent de l’ampleur, exigeant que les individus et les communautés puissent avoir un poids dans les décisions qui les concernent. Un principe qui contraste fortement avec l’annonce d’aujourd’hui.  

Citations :

Caroline Brouillette, directrice exécutive, Réseau action climat Canada :

« La société civile a été claire : nous sommes prêt⸱es à collaborer à des projets d’intérêt national qui profitent aux communautés et renforcent la résilience du Canada, tant sur le plan économique que face aux effets des changements climatiques. Mais le gouvernement actuel s’engage dans la mauvaise direction.

« Le premier ministre Carney continue de supposer que renoncer à une véritable collaboration avec la société civile, les travailleur⸱euses, les communautés locales, et à un réel engagement à respecter et défendre les droits et la souveraineté des peuples autochtones permettra d’accélérer les choses. Quoi qu’en pensent les dirigeants des grandes entreprises et certain⸱es premier⸱es ministres provinciaux, ce n’est tout simplement pas vrai. 

« Cette semaine, les dirigeants mondiaux réunis à Belém parlent de comment le monde peut s’affranchir de sa dépendance aux énergies fossiles pour se tourner vers des énergies renouvelables plus vertes et plus abordables, et vers un avenir viable. Pendant ce temps, le premier ministre Carney fonce à toute vitesse vers le GNL, pourtant néfaste pour le climat. Est-ce vraiment le message que le Canada veut envoyer au monde en ce moment? Le Canada arrive aux négociations mondiales sur le climat les mains vides, accumulant les reculs au niveau national, et c’est vraiment triste à voir. »

Rébecca Pétrin, directrice générale d’Eau Secours :

« Alors que Nouveau Monde Graphite se présentait comme une solution à la crise climatique, nous savons maintenant que le quart du graphite ira à l’industrie militaire! De plus, ce projet n’en était qu’à l’étape des forages exploratoires et nous observions déjà une détérioration inquiétante des cours d’eau autour de son site. Qu’en sera-t-il des impacts sur l’eau lorsque la compagnie creusera, en accéléré, une fosse de 2 kilomètres ? »

Brendan Haley, Directeur principal de la stratégie politique, Efficacité énergétique Canada :

« Le gouvernement devrait commencer à penser au-delà des mégaprojets de ressources et des infrastructures d’approvisionnement énergétique. Bâtir la nation peut aussi signifier investir dans le savoir, l’innovation et les forces des communautés afin de tirer davantage parti de l’énergie que nous produisons et consommons déjà. L’efficacité énergétique est le projet national le plus rapide et le plus abordable du Canada — permettant de faire progresser les priorités du gouvernement en matière de productivité, de compétitivité des entreprises et du pouvoir d’achat des Canadiens et Canadiennes. »

Louis Couillard, responsable de la campagne climat-énergie chez Greenpeace Canada :

«Accélérer le développement des énergies fossiles affaiblit le Canada au lieu de le renforcer. Alors que des personnes courageuses du monde entier luttent pour limiter les impacts des changements climatiques de plus en plus catastrophiques à la COP 30 au Brésil, le premier ministre Carney annonce un projet massif d’énergies fossiles en Colombie-Britannique. On ne doit pas se laisser berner: le gaz de fracturation n’est pas une solution climatique, au contraire.

L’Agence internationale de l’énergie (AIE) vient de nous annoncer que les énergies renouvelables bon marché peuvent mettre fin à l’ère des combustibles fossiles. Appuyer le projet GNL de Ksi Lisims détenu par des intérêts américains ne fera qu’accroître la dépendance du Canada aux énergies fossiles qui menacent notre patrimoine naturel et notre bien-être.

Les minéraux critiques doivent servir à combattre les changements climatiques, pas à faire la guerre. Le Canada devrait développer ces ressources de manière responsable, notamment en réservant leur utilisation pour accélérer la transition vers les énergies renouvelables, et non pour fabriquer des armes. »

Melissa Lem, Présidente, Association canadienne des médecins pour l’environnement (ACME) :

« Si les investissements dans l’électricité propre sont les bienvenus, le financement massif du GNL constitue un recul dangereux. L’expansion des infrastructures pour le gaz méthane liquéfié – un facteur avéré et puissant de réchauffement climatique – entraîne davantage de fracturation hydraulique, associée à de graves impacts sur la santé, en particulier pour les communautés autochtones et rurales. Autoriser le projet de GNL Ksi Lisims sans le consentement de toutes les communautés autochtones et sans une évaluation complète des impacts sur la santé est inconcevable. »

Pour plus d’informations ou pour organiser une entrevue, contactez :

Vicky Coo, Directrice des communications
comms@climateactionnetwork.ca

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