Published On: juin 5, 2023

Territoires non-cédés de la Nation algonquine anishinaabe [OTTAWA], 5 juin 2023 :

La directrice générale du Réseau action climat Canada (CAN-Rac), Caroline Brouillette, et l’analyste principale des politiques climatiques internationales, Pratishtha Singh, seront en Europe ce mois-ci pour participer à deux événements mondiaux majeurs sur le chemin de la COP 28 : la Conférence de Bonn sur les changements climatiques et le Sommet pour un nouveau pacte financier mondial à Paris.

À la suite des résultats décevants du G7 qui ont entaché les engagements d’élimination progressive des combustibles fossiles de lacunes, et alors que les communautés à travers le Canada sont ébranlées par des incendies de forêt dévastateurs, ces deux sommets doivent créer une dynamique en faveur d’une réponse coordonnée et fondée sur la justice à la crise climatique – une réponse qui mette fin à l’expansion des énergies fossiles tout en développant les énergies renouvelables.

La Conférence de Bonn sur les changements climatiques (également connue sous l’acronyme SB 58), qui débute aujourd’hui et se poursuivra jusqu’au 15 juin, sera un moment clé de bilan et de responsabilisation et fixera l’ordre du jour de la COP 28 qui se tiendra à Dubaï en décembre prochain.

Les Émirats arabes unis sont sous le feu des critiques pour avoir nommé le sultan Ahmed Al Jaber, directeur de la compagnie pétrolière nationale d’Abu Dhabi, à la présidence de la COP 28, ce qui constitue un exemple frappant du pouvoir qu’exerce l’industrie des énergies fossiles sur la prise de décision en matière d’action climatique. Plus de 100 législateurs des États-Unis et de l’Union européenne ont exigé sa révocation.

« Le temps presse pour la présidence des Émirats arabes unis de montrer sa vision de ce que la COP 28 peut réaliser. Jusqu’à présent, le Sultan Al Jaber semble vendre le même conte de fées que certains ministres et entreprises des énergies fossiles canadiennes, à savoir que les émissions peuvent être découplées des combustibles fossiles. Bonn offre l’occasion de rectifier le tir, » a déclaré Caroline Brouillette, directrice générale de CAN-Rac. « Soyons clairs : il n’y a aucune voie vers un avenir sécuritaire qui n’implique pas une élimination progressive du pétrole, du gaz et du charbon, tout en investissant massivement dans une transition juste et en développant des énergies renouvelables durables. »

La conférence de Bonn fera également progresser les travaux techniques dans plusieurs domaines, notamment les discussions sur les pertes et préjudices, à la suite de l’accord conclu à Charm el-Cheikh sur la création d’un mécanisme de financement des pertes et préjudices, et le bilan mondial, l’évaluation des progrès accomplis depuis l’accord de Paris, qui s’achèvera lors de la COP 28. En outre, elle devrait progresser dans la définition du nouvel objectif collectif quantifié, un objectif visant à augmenter le financement du climat après 2025.

Peu après, l’Inde, qui préside actuellement le G20, et la France accueilleront conjointement à Paris le Sommet pour un nouveau pacte financier mondial, les 22 et 23 juin, afin de répondre à l’escalade de la crise de la dette dans les pays du Sud, aggravée par la crise climatique. Le sommet abordera la question de la réforme indispensable des banques multilatérales de développement et d’autres institutions financières mondiales.

« Il est grand temps que les nations riches, qui ont pollué sans retenue pendant des décennies et fait des ravages avec leurs pratiques coloniales et d’exploitation, paient leur juste part pour résoudre les crises mondiales qu’elles ont créées, » a déclaré Pratishtha Singh, analyste principale des politiques climatiques internationales à CAN-Rac. « À Paris, le Canada doit s’exprimer haut et fort en faveur de changements réels et substantiels : l’annulation de la dette, la réforme des banques multilatérales de développement, la taxation des ultra-riches et des grands pollueurs, et la réorientation des flux financiers pour les aligner sur un avenir juste et viable. »

Cependant, le succès du sommet financier de Paris est menacé par l’exclusion des populations du Sud, qui sont les plus marginalisées par l’ordre financier actuel. Le président français Emmanuel Macron doit agir rapidement pour démocratiser le sommet, en invitant les dirigeant.e.s de la société civile du Sud et en excluant les intérêts des entreprises.

CAN-Rac suivra de près l’évolution de la situation et sera disponible pour les entrevues tout au long des deux sommets.

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Climate Action Network – Réseau action climat (CAN-Rac) Canada est le plus vaste réseau d’organisations travaillant sur les questions liées aux changements climatiques et à l’énergie au Canada. Il s’agit d’une coalition de 150 organisations opérant d’un océan à l’autre. Nos membres rassemblent des groupes environnementaux, des syndicats, des Premières Nations, des organisations de justice sociale, de développement, de santé et de jeunesse, des groupes religieux et des initiatives locales.

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