Published On: novembre 13, 2021

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Glasgow, 13 novembre 2021 – Malgré les appels de plus en plus pressants lancés dans le monde entier en faveur d’une action urgente et de la justice, la COP26 n’a donné lieu qu’à des progrès timides et insuffisants. Les personnes les plus touchées par les impacts climatiques – notamment les peuples autochtones et les populations du Sud, en particulier les jeunes et les femmes – sont au front du combat pour un avenir viable. À l’issue de la conférence, les citoyens seront attentifs à la manière dont leurs gouvernements s’attaqueront à la déconnexion permanente entre les avancées lentes observées ces deux dernières semaines et les besoins urgents en matière de justice climatique.

S’attaquer à la crise climatique, avec ses pertes et dommages croissants, signifie de mettre les gens au premier plan. Cela signifie qu’il faut être à l’écoute et en solidarité avec les communautés et les personnes qui sont en première ligne de la crise climatique. La COP26 nous a donné une raison d’intensifier nos efforts. Ce sommet a été un test pour voir qui était vraiment prêt à maintenir 1,5°C à portée de main. Les nations riches ont souligné l’importance de limiter le réchauffement à 1,5°C, mais elles doivent encore prouver leur solidarité et leur volonté de faire ce qu’il faut pour garantir un avenir juste et sans danger pour le climat.

La COP26 n’a pas été en mesure de combler le fossé entre l’écoblanchiment tape-à-l’œil et l’action climatique réelle. La plus grande délégation à la COP26 était un groupe de 500 lobbyistes de l’industrie des combustibles fossiles. Le Royaume-Uni les a accueillis à bras ouverts. En même temps, les peuples autochtones, les jeunes, les syndicats et les organisations environnementales qui sont venus à Glasgow pour lutter pour l’intégrité, l’ambition et l’action transformatrice ont été confrontés à des restrictions et des barrages constants. Nous continuerons à demander au Canada de faire sa juste part de l’effort mondial pour le climat et de mettre fin à la production coloniale de combustibles fossiles.

Réactions de la société civile

Eddy Pérez, directeur de la diplomatie climatique internationale, Climate Action Network – Réseau action climat Canada :

« Lors de la COP26, le Canada a accepté de relever ses objectifs climatiques pour les aligner avec le 1,5°C d’ici la fin de 2022. Au gouvernement du Canada, nous disons : nous vous tiendrons rigueur de cette promesse, car une véritable action en faveur du climat doit aller au-delà des communiqués de presse et se produire chez nous. Nous veillerons à ce que le Canada tienne enfin ses engagements en matière de réduction des émissions, tout en accordant la priorité aux droits des peuples autochtones et à une transition juste pour les travailleur.euse.s et les communautés. Nous veillerons à ce que le Canada ne s’appuie pas sur des mécanismes de compensation faibles aux dépens des communautés du monde entier et ne cède pas notre futur aux intérêts de ceux qui sont venus à la COP pour retarder l’action et créer des échappatoires. Nous quittons Glasgow avec une plus grande volonté de lutter contre chaque degré de réchauffement, et pour protéger les personnes et les lieux qui nous tiennent à coeur. »

Émile Boisseau-Bouvier, analyste des politiques climatiques, Équiterre :

« L’objectif premier de cette COP26 était de parvenir à un accord qui permettrait de limiter la hausse des températures planétaires à 1,5°C. Étant donné que cet objectif n’a pas été atteint, cette COP, sans dire qu’elle est un échec sur toute la ligne, ne peut assurément pas être qualifiée de succès. Même après une énième COP, le Canada et le Québec ont encore des cibles de réduction de leurs émissions de GES et des plans d’action qui ne respectent pas la science climatique. Bien qu’on note des progrès sur quelques enjeux, l’ambition actuelle ne répond toujours pas à la crise, et les droits humains fondamentaux ainsi que les droits des autochtones sont toujours compromis. »

Denis Bolduc, secrétaire général, Fédération des travailleurs et des travailleuses du Québec :

« Comme nous sommes déçus par les engagements insuffisants du gouvernement canadien concernant les objectifs de réduction des gaz à effet de serre, nous ne devons pas laisser le Canada abandonner les travailleurs. La lutte contre les changements climatiques doit s’accompagner d’une transition juste pour les travailleur-euse-s et leurs communautés, et nous attendons des engagements clairs à ce sujet de la part du gouvernement canadien. »

Aliya Hirji, jeune militante, Grève pour le climat Canada :

« Cette COP était censée assurer un avenir sûr pour les jeunes et les générations futures, mais tout au long de la conférence, nous avons été encensés, tokenisés, exclus et ignorés. Il n’est pas surprenant que le résultat de la COP26 soit faible puisque son engagement envers les jeunes, les peuples autochtones, les communautés marginalisées, les pays en développement, les preuves scientifiques et plus encore a été faible. n résultat équitable exige un processus équitable, que la COP26 n’a pas réussi à obtenir. Si le Gouvernement canadien veut être le leader de l’action climatique qu’il prétend être, la mobilisation de la population et l’engagement envers ces promesses doivent devenir une priorité. »

Patrick Bonin, responsable de la campagne Climat-Énergie, Greenpeace Canada :

« Bien qu’il n’ai pas reçu de prix fossile, la crise climatique exige beaucoup plus de la part du Canada qui, malgré qu’il figure parmi les 10 plus grands pays pollueurs de l’histoire, n’a pas annoncé de cible de réduction des GES plus ambitieuse ou de financement suffisant pour aider les pays en développement qui ont besoin de toute urgence que les pays plus riches montrent la voie et respectent leurs engagements. »

Dr Joe Vipond, Président de l’Association canadienne des médecins pour l’environnement :

« La santé a finalement été reconnue comme une composante cruciale des négociations climatiques. Plus de 50 pays, incluant le Canada, ont officiellement joint l’initiative de l’OMS sur les systèmes de santé résilients et faibles en carbone. Nous souhaitons que Environnement et Changement Climatique Canada intègre cette composante dans leurs efforts de modélisation. De cette manière, non seulement nous pourrions établir un objectif national pour un système de santé à zéro émission nette, mais nous pourrions également nous illustrer comme des chefs de file en la manière et joindre la nouvelle communauté de pratiques menées par le Royaume-Uni et l’OMS.

« Malheureusement, malgré l’augmentation et l’aggravation des impacts des changements climatiques sur la santé à travers le monde, les engagements climatiques des gouvernements, autant en adaptation qu’en mitigation, ne sont toujours pas à la hauteur. La cible canadienne d’éliminer les subventions aux énergies fossiles d’ici 2022 et l’exportation au charbon thermique sont des pas dans la bonne direction pour oser espérer de limiter le réchauffement climatique à 1,5oC mais nous reconnaissons aussi que nous tardons encore trop à réduire nos émissions ici. Chaque fraction de degré de réchauffement évité va sauver des vies.

« Ultimement, nous devons décider ce qui est plus important: sauver une économie dépendante des énergies fossiles, ou sauver notre santé. Nous avons encore beaucoup de travail devant nous pour assurer un futur sain à nos enfants et ceux à venir: nous implorons gouvernements et institutions de prendre en compte les ambitions exprimées durant la COP26 et de les transformer en politiques fortes pour le climat, la nature, et notre santé. »

France-Isabelle Langlois, directrice générale d’Amnistie internationale Canada francophone :

« Les États parties n’ont pas été à la hauteur des espoirs que nous avions vis-à-vis de la COP26. Cela aura des conséquences désastreuses pour l’humanité et pour la protection des droits humains de tous et toutes. Surtout, les inégalités entre les pays riches et les pays en développement face à la crise climatique n’ont pas été entendues. »

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Climate Action Network – Réseau action climat Canada s’agit d’une coalition de plus de 130 organisations opérant d’un océan à l’autre. Nos membres rassemblent des groupes environnementaux, des syndicats, des Premières Nations, des organisations de justice sociale, de développement, de santé et de jeunesse, des groupes religieux et des initiatives locales.

Pour plus d’information:

Vicky Coo, responsable des communications, Climate Action Network – Réseau action climat Canada
+44 7375 375915 (numéro à Glasgow), comms@climateactionnetwork.ca