Published On: novembre 10, 2021

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Glasgow, 10 novembre 2021 : Les propositions actuelles pour le texte de la déclaration finale de la COP26 sont loin de répondre aux exigences de la science et de la justice, a averti le Réseau action climat (CAN-Rac) Canada dans une série de recommandations envoyées aujourd’hui au ministre d’Environnement et changements climatiques Steven Guilbeault.

Le projet de texte de la présidence britannique de la COP26 pour les décisions 1/CP.26 et 1/CMA.3, publié à 6 heures aujourd’hui, ne répond pas à l’urgence et aux inégalités auxquelles le monde est confronté, indique la lettre, qui exhorte le ministre Guilbeault et les négociateur.trice.s à faire pression pour des engagements plus forts. La note présente des propositions concrètes sur la façon dont les délégué.e.s canadiens peuvent renforcer le texte final.

« Glasgow offre une opportunité pour le monde de signaler que nous nous battrons bec et ongles pour une planète viable. Ce projet ne fait que signaler que nous continuerons à tergiverser pendant que le monde brûle », a déclaré Eddy Pérez, directeur de la diplomatie climatique internationale chez CAN-Rac.

« Les pays vulnérables et les communautés marginalisées – ceux qui mènent la réponse à la crise climatique – ont besoin d’un soutien accru pour l’adaptation et pour les pertes et dommages liés aux impacts climatiques. Ils ont besoin que les pollueurs paient et s’engagent à respecter un échéancier rigoureux de réduction des émissions », a-t-il ajouté.

Dans sa forme actuelle, le texte de la déclaration contient quelques éléments prometteurs : la toute première mention de la nécessité d’éliminer progressivement le charbon et les subventions aux combustibles fossiles, ainsi que la reconnaissance de la nécessité d’assurer une transition juste vers un avenir faible en carbone. Le Canada doit faire face aux autres grands émetteurs pour s’assurer que ces points ne soient pas édulcorés ou affaiblis au cours des prochains jours de négociations, ainsi que pour défendre l’ajout des éléments suivants au texte final :

  • Centrer les droits et les gens : Le langage sur les droits de la personne a déjà été retiré du programme de travail de l’Action pour l’autonomisation climatique, et le Canada n’est pas intervenu. Les négociateur.trice.s canadien.ne.s peuvent maintenant se rattraper en insistant sur un langage fort concernant les droits des peuples marginalisés, ainsi que sur des conditions spécifiques pour une transition juste au niveau international.
  • Centrer la réconciliation : L’article 6 présente de réels dangers pour les droits des autochtones et les communautés locales. Le Canada doit s’assurer que la déclaration finale respecte le principe du consentement préalable, donné librement et en connaissance de cause et s’engage à inclure les peuples autochtones de manière significative.
  • Opérationnaliser l’objectif mondial en matière d’adaptation : dans le contexte du maintien à 1,5°C, il est urgent que tous les pays intensifient leurs efforts d’adaptation. La déclaration finale doit souligner la nécessité d’une action accrue en matière d’adaptation et s’engager à rendre opérationnel l’objectif mondial en matière d’adaptation à partir de 2022.
  • Combler les lacunes en matière d’atténuation : Nous sommes loin du niveau d’ambition nécessaire pour limiter le réchauffement à 1,5°C. La décision sur déclaration finale devrait exiger des pays qu’ils augmentent de toute urgence leurs engagements en matière de climat en 2022 et chaque année par la suite.
  • S’attaquer à l’éléphant dans la pièce : La transition énergétique nécessaire et urgente a été le sous-texte de cette COP, pourtant il n’y a aucune mention du pétrole et du gaz dans le projet de texte au-delà de la référence aux subventions. Le Canada peut faire preuve de leadership en demandant des délais alignés avec le 1,5°C pour l’élimination progressive des énergies fossiles et en reconnaissant la nécessité pour les pays avec une plus grande capacité et une responsabilité historique de le faire plus tôt, conformément à l’équité et à une transition juste.
  • Combler le déficit de financement : Les pays riches ont une obligation en retard car ils n’ont pas réussi à mobiliser les fonds qu’ils s’étaient engagés à verser à partir de 2020. Ils sont en retard dans la mobilisation des 100 milliards de dollars américains de financement climatique promis en 2009, alors que nous devons débloquer des milliers de milliards pour assurer une transition rapide et radicale dans les pays en développement. La déclaration finale doit reconnaître et s’engager à combler immédiatement l’écart : garantir la livraison annuelle des 100 milliards de dollars américains jusqu’en 2025, consacrer 50 % du financement climatique à l’adaptation et donner la priorité au financement concessionnel.
  • S’attaquer au financement des pertes et dommages : Les femmes du Sud sont touchées de façon disproportionnée par les impacts du changement climatique. Le Canada se considère comme un champion des droits des femmes ; il peut le prouver maintenant en soutenant l’établissement d’un nouveau flux de financement pour le financement des pertes et dommages basé sur les besoins.

CAN-Rac est le plus vaste réseau d’organisations travaillant sur les questions climatiques et énergétiques au Canada. Les membres du réseau ont passé des mois avant la COP à élaborer des stratégies sur la façon dont le Canada peut faire preuve de leadership à Glasgow. Tout au long de la COP26, CAN-Rac a organisé des séances d’information quotidiennes pour la société civile, y compris les syndicats, les organisations confessionnelles, les jeunes et les groupes autochtones ainsi que les organisations environnementales, dont les préoccupations et les priorités ont été reflétées dans la lettre au ministre Guilbeault.

« C’est un test pour le ministre Guilbeault en tant que nouvelle ministre de l’Environnement du Canada. Notre message est simple : soutenez les appels de ceux qui sont en première ligne de la crise climatique, et faites tout ce qui est en votre pouvoir pour que la déclaration finale de Glasgow corresponde à l’état d’urgence auquel notre monde est confronté », a conclu M. Pérez.

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Climate Action Network – Réseau action climat Canada est une coalition de plus de 130 organisations travaillant sur les questions de climat et d’énergie d’un océan à l’autre.

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