Published On: septembre 22, 2022

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Territoires non-cédés de la Nation algonquine anishinaabe [OTTAWA], 22 septembre 2022 :

À un peu plus d’une semaine de la fin de la consultation publique du gouvernement fédéral sur le plafonnement des émissions du secteur pétrolier et gazier, un nouveau sondage d’Abacus Data publié aujourd’hui révèle qu’une forte majorité de Canadien.ne.s croit que le plafonnement devrait assurer que l’industrie pétrolière et gazière assume sa juste part de l’action climatique. Le sondage révèle également qu’une majorité de Canadiens croient que le plafonnement devrait être rigoureux, sans délai ni compensation.

Les sociétés pétrolières et gazières et l’Association canadienne des producteurs pétroliers (ACPP) se sont opposées au plafonnement des émissions de pétrole et de gaz, se plaignant qu’il serait trop agressif et inutile. Mais, comme le démontre ce nouveau sondage, cette politique est largement soutenue par les Canadien.ne.s.

Selon le sondage d’Abacus, 7 Canadien.ne.s sur 10 (69 %) affirment que le plafond d’émissions devrait garantir que l’industrie pétrolière et gazière assume sa juste part de l’effort climatique, à la fois par rapport aux autres secteurs de l’économie canadienne et au niveau mondial.

  • Dans toutes les régions du Canada, une majorité de personnes sont d’accord que l’industrie pétrolière et gazière devrait faire sa juste part de l’action pour le climat, avec seulement 16 % des répondant.e.s à l’échelle du pays qui ne sont pas d’accord.

    • En Colombie-Britannique, l’appui est de 72 % ; au Québec, de 74 % ; et dans les provinces de l’Atlantique, de 77 %.

    • Même l’Alberta voit une majorité (59 %) d’appuis à cet égard.

  • Les jeunes et les Canadien.ne.s plus âgés sont particulièrement préoccupé.e.s par l’équité, 68 % des jeunes de 18 à 29 ans et 74 % des personnes âgées de 60 ans et plus étant en faveur d’obliger l’industrie des combustibles fossiles à faire sa juste part.

  • Les élect.eur.rice.s du Bloc Québécois, du Nouveau Parti Démocratique et du Parti libéral ont tout.e.s exprimé des niveaux d’appui très élevés pour que le secteur le plus polluant du Canada fasse sa juste part dans l’action climatique (88 %, 83 % et 81 % respectivement).

La promesse de plafonner « les émissions du secteur pétrolier et gazier dès aujourd’hui, et veiller à ce qu’elles diminuent demain » était un engagement de la plate-forme de 2021 du premier ministre Justin Trudeau, réitérée lors de la COP26 à Glasgow. En juillet, le gouvernement fédéral a publié un document de travail sur les options pour le plafonnement et a lancé une consultation en ligne, qui se termine le 30 septembre 2022.

L’industrie pétrolière et gazière est responsable de 27 % des émissions du Canada, et ses émissions ont augmenté de 87 % entre 1990 et 2019, alors que d’autres industries traditionnellement gourmandes en énergie, comme l’électricité, l’industrie lourde et l’industrie légère, ont réussi à réduire leur pollution.

L’analyse du Réseau action climat Canada (CAN-Rac) montre que pour que l’industrie pétrolière et gazière assume sa juste part de l’action climatique, elle doit réduire ses émissions de 60 % par rapport aux niveaux de 2005 d’ici 2030. Le Plan de réduction des émissions du Canada prévoit une diminution des émissions du secteur pétrolier et gazier de seulement 31 % d’ici 2030 – à peine la moitié de sa juste part, et bien en deçà de l’objectif national du Canada de 40 à 45 % de réduction des émissions d’ici 2030.

« À l’heure actuelle, les dirigeants de l’industrie pétrolière et gazière engrangent des profits record, alors que les familles canadiennes ont du mal à joindre les deux bouts à cause de l’inflation fossile, » a déclaré Caroline Brouillette, directrice des politiques nationales du Réseau action climat Canada. « Cette industrie est parfaitement positionnée pour investir dans la réduction de ses émissions. Tenter d’échapper à ses responsabilités et de continuer à polluer sans limite est une insulte aux Canadien.ne.s d’un océan à l’autre qui souffrent des dommages causés par les inondations, les feux de forêt, l’air pollué et les canicules meurtrières. »

Dans un discours cinglant prononcé mardi devant l’Assemblée générale des Nations unies, le secrétaire général António Guterres a reproché à l’industrie des combustibles fossiles de se profiter « de centaines de milliards de dollars de subventions et de bénéfices exceptionnels, alors que le budget des ménages se réduit et que notre planète brûle, » et a exigé une intervention contre la dépendance du monde aux combustibles fossiles.

Dans l’ensemble, le sondage révèle qu’une majorité de personnes sont en faveur du plafonnement : 6 Canadien.ne.s sur 10 (58 %) sont en faveur d’un plafond sur les émissions de l’industrie pétrolière et gazière.

  • Dans toutes les régions du pays, à l’exception de l’Alberta, plus de personnes sont en faveur d’une limite des émissions du secteur pétrolier et gazier qu’elles ne le sont au contraire ; en Alberta, autant de personnes sont en faveur du plafond qu’elles ne le sont au contraire. L’appui atteint 66 % au Québec, 63 % en Colombie-Britannique et 62 % dans les provinces de l’Atlantique.

  • Le plafond est particulièrement populaire chez les jeunes, avec 65 % des Canadien.ne.s âgés de 18 à 29 ans qui y sont favorables.

  • Les élect.eur.rice.s libéraux et du Bloc québécois sont particulièrement enthousiastes à l’égard du plafond d’émissions, avec près de 8 sur 10 (79 % et 78 % respectivement) en faveur du plafond, ainsi que 72 % des électeur.euse.s du NPD.

Un facteur clé qui déterminera si la politique réussit à réduire de manière significative les émissions sera si le gouvernement met en œuvre des réglementations rigoureuses ou s’il cède à la pression de l’industrie et autorise les échappatoires, les délais et les compensations (ce qui permettrait à l’industrie d’acheter des crédits d’autres secteurs ou pays plutôt que de réduire réellement les émissions au sein du secteur).

Une majorité de Canadien.ne.s (55 %) affirment que le plafond d’émissions ne devrait pas permettre aux entreprises de retarder leur conformité aux règlements ou de s’en tirer par des compensations.

  • 66 % des Canadien.ne.s de l’Atlantique et 64 % des Québécois.e.s sont en faveur d’une plus grande rigueur plutôt que d’une plus grande souplesse pour l’industrie.

  • Une majorité des élect.eur.rice.s néo-démocrates et libéraux croient que le plafond devrait être rigoureux (70 % et 59 % respectivement), ainsi que 83 % des élect.eur.rice.s du Bloc québécois.

Citations :

Simon Guiroy, Coordonnateur et porte-parole, Front étudiant d’action climatique (FÉDAC), ajoute : « La grande majorité des émissions de gaz à effet de serre (GES) du Canada, qui ne cessent d’augmenter chaque année, proviennent en fait de la combustion de nos exportations de combustibles fossiles. Ils sont 1,3 fois plus élevés que tous les GES domestiques du Canada. Malgré cela, le gouvernement fédéral continue de les ignorer, rendant ses plans climatiques inefficaces. Au Québec, nous avons créé la FÉDAC, regroupant la plupart des associations étudiantes avec plus de 330 000 personnes, précisément pour faire pression sur le gouvernement fédéral à ce sujet. Steven Guilbeault, vous devez inclure les GES de nos exportations d’énergies fossiles dans le plafond d’émissions ! Nous appelons tous les Canadiens à exiger de leurs députés fédéraux d’appuyer cette revendication essentielle. »

Consulter les résultats du sondage d’Abacus Data ici.

Trouver plus d’informations sur le plafond d’émissions ici.

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Climate Action Network – Réseau action climat (CAN-Rac) Canada est le plus vaste réseau d’organisations travaillant sur les questions liées aux changements climatiques et à l’énergie au Canada. Il s’agit d’une coalition de 140 organisations opérant d’un océan à l’autre. Nos membres rassemblent des groupes environnementaux, des syndicats, des Premières Nations, des organisations de justice sociale, de développement, de santé et de jeunesse, des groupes religieux et des initiatives locales.

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Crédit photo: JASON FRANSON/THE CANADIAN PRESS