Published On: septembre 20, 2023

New York, 20 septembre 2023 :

Suite à la pression soutenue de la société civile, le Premier ministre Justin Trudeau a promis d’annoncer les plans du Canada pour plafonner les émissions du secteur pétrolier et gazier d’ici la fin de l’année lors du Sommet sur l’ambition climatique des Nations Unies à New York aujourd’hui.

Cet engagement a été réitéré en réponse à une question précise de la secrétaire générale adjointe Melissa Fleming, qui a souligné que le Canada a été l’un des plus grands producteurs de combustibles fossiles l’année dernière. Par sa question, madame Fleming a mis le Premier ministre au défi de démontrer comment il répond aux appels à l’action du programme d’accélération des Nations unies pour sauvegarder l’objectif de limiter l’augmentation de la température mondiale à 1,5 °C et d’assurer la justice climatique. Canada est le seul grand producteur de combustibles fossiles du Nord à avoir eu l’occasion de s’exprimer lors du sommet.

« Le premier ministre Trudeau a-t-il répondu à la question de la correction de la trajectoire du Canada sur l’expansion des énergies fossiles et l’Agenda d’accélération ? Alors que nous avons entendu aujourd’hui de nombreux.se.s dirigeant.e.s désigner explicitement les coupables de la crise climatique – les industries du pétrole, du gaz et du charbon poussant pour une expansion inconsidérée à tout prix – la réalité est que le Canada est n’est pas encore un leader dans la promotion d’une transition énergétique juste », a déclaré Caroline Brouillette, directrice générale du Réseau action climat Canada. « Pour y parvenir, il faudra que tous les niveaux de gouvernement, tous les partis et tous les acteur.trice.s mettent la main à la pâte, mais aujourd’hui, nous avons clairement reçu le signal que le monde s’attend à ce que le Canada en fasse plus. »

« Le fait que le Premier ministre soit finalement sorti de son silence et ait promis, après plusieurs retards, la publication d’une réglementation sur le plafonnement des émissions d’ici la fin de l’année, reflète le travail de la société civile. Cela reflète l’appétit du public pour tenir les grands pollueurs imputables, comme en témoignent les manifestations généralisées du week-end dernier. Maintenant, nous devons nous assurer que cette politique oblige l’industrie pétrolière et gazière à assumer sa juste part de la réduction des émissions en ligne avec 1,5°C, sans retards ni échappatoires. »

Dans le cadre des réglementations décrivant la transition du secteur pétrolier et gazier, le Premier ministre Trudeau a souligné les mesures prises par le Canada, seul pays du G20 à avoir mis en place un cadre pour mettre fin aux subventions « inefficaces » aux combustibles fossiles, et que les réglementations à venir seront conçues pour aider le Canada à dépasser son objectif de réduction des émissions de méthane à l’horizon 2030.

Dans son discours, le Premier ministre a réaffirmé que « les politiques climatiques sont aussi des politiques économiques « , soulignant les opportunités et les bénéfices pour les Canadiens d’investissements majeurs dans l’économie propre. Le Réseau action climat Canada a d’ailleurs demandé au gouvernement fédéral de consacrer 2 % du PIB par an à des investissements climatiques transformateurs qui permettraient de lutter contre la crise du coût de la vie provoquée par la « fossiloflation. » Les investissements climatiques doivent être alignés sur des conditions vertes qui garantissent que l’industrie des combustibles fossiles ne sera pas maintenue en vie. Ils doivent aussi respecter les droits et le leadership des peuples autochtones ; comme l’a fait remarquer Indigenous Climate Action, les droits autochtones sont essentiels pour trouver de vraies solutions, mais cet aspect n’a pas été mentionné dans les remarques du Premier ministre aujourd’hui.

Le Premier ministre Trudeau a également annoncé une allocation supplémentaire de 700 millions de dollars aux droits de tirage spéciaux (DTS) au Fonds fiduciaire pour la réduction de la pauvreté et la croissance, ce qui a été salué par la Première ministre de la Barbade, Mia Mottley. L’augmentation de la contribution du Canada au DTS est une preuve solide de soutien aux pays à faible revenu confrontés à une crise après l’autre ; cependant, cette contribution devrait être fournie sous forme de subventions, tout en surmontant les obstacles à l’accès à l’argent liquide.

Voir la fiche d’évaluation du Réseau action climat Canada ici, qui donne un aperçu de comment les mesures actuelles du Canada se situent par rapport aux éléments clés de la Programme d’accélération.

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Climate Action Network – Réseau action climat (CAN-Rac) Canada est le plus vaste réseau d’organisations travaillant sur les questions liées aux changements climatiques et à l’énergie au Canada. Il s’agit d’une coalition de 150 organisations opérant d’un océan à l’autre. Nos membres rassemblent des groupes environnementaux, des syndicats, des Premières Nations, des organisations de justice sociale, de développement, de santé et de jeunesse, des groupes religieux et des initiatives locales.

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