Le Canada s’apprête à s’appuyer sur l’élan de l’Accord de Paris
Marrakech, Morroco (14 novembre 2016) – Alors que la deuxième semaine cruciale des négociations s’ouvre à la conférence des Nations unies sur le climat à Marrakech, les groupes environnementaux et de la société civile demandent au gouvernement du Canada de faire en sorte que l’adoption rapide de l’Accord de Paris se traduise par une action plus rapide et des réductions mondiales plus importantes.
L’urgence de la crise climatique, conjuguée aux puissantes opportunités économiques de l’action climatique, a incité plus de 100 pays à représenter plus de la moitié des émissions mondiales à ratifier l’Accord de Paris en moins d’un an – un record historique pour tout traité international. Cette semaine, le Canada doit s’imposer comme un chef de file mondial et veiller à ce que les gouvernements réunis à Marrakech saisissent l’occasion d’agir rapidement, plutôt que de le dilapider.
« Le Canada a joué un rôle de premier plan dans l’élaboration d’un accord historique à Paris, mais ce n’était que le début», a déclaré Dale Marshall, gestionnaire de programme national à Environmental Defense. “La CdP 22 a pour but de faire en sorte que la mise en œuvre soit conforme à l’esprit et à l’espoir de l’Accord de Paris et que toutes les pièces administratives soient en place d’ici 2018. »
Au cours de la première semaine de la CdP 22, la couverture médiatique a surtout porté sur l’élection de Donald Trump au poste de président des États-Unis. Les pays réunis à Marrakech savent que la menace des changements climatiques est bien plus grande que la menace d’une présidence Trump – et qu’aucun pays, et aucun chef d’État ne peuvent arrêter la mise en œuvre de l’Accord de Paris, qui demeure dans l’intérêt primordial de tous les pays.
« Déjà, nous voyons des pays et des blocs s’avancer pour combler le vide de leadership que Donald Trump semble si désireux de créer. Aux États-Unis, il incombera aux gouvernements des états, aux villes, aux entreprises et à la société civile de prendre le relais en élargissant le travail qu’ils font déjà », déclare Catherine Abreu, directeur général du Réseau Action Climat. «Le Canada continue et doit continuer à faire tout ce qui est nécessaire pour maintenir l’esprit de Paris et mener à bien un plan climatique national ambitieux en Amérique du Nord».
Les représentants syndicaux canadiens à Marrakech constatent du progrès vers des politiques de transition justes qui assurent que les travailleurs et leurs familles ne sont pas oubliés dans la transition des combustibles fossiles à l’économie à faible taux de carbone.
«La CdP 22 a franchi une grande étape cette semaine en façonnant un avenir qui assure une transition juste pour les travailleurs», explique Lucien Royer du Congrès du travail du Canada. «Au cours des deux prochaines années, les pays feront le travail technique difficile qui est nécessaire pour continuer à inclure les travailleurs. Et les syndicats seront à la table ».
Pour plus d’information veuillez contacter:
Catherine Abreu, CAN-Rac +212 646 731 099 catherineabreu@climateactionnetwork.ca
Jen Lash, Communications Support +250-974-8170 jenlash@sisuinstitute.org
Document d’information sur les négociations
En plus de maintenir l’élan nécessaire à la mise en œuvre de l’Accord de Paris, il y a divers moyens pour le Canada d’aider à faire avancer les négociations:
Plus loin, plus vite: les engagements des pays en matière de gaz à effet de serre au titre de l’Accord de Paris, connus sous le nom de Contributions déterminées au niveau national (CDN), entreront en vigueur en 2020. Mais même si tous les pays atteignent leurs objectifs de CDN, nous serons toujours loin de l’objectif de limiter le réchauffement planétaire moyen en dessous de 1,5 ° C. L’accord prévoit plusieurs mécanismes permettant aux pays d’accroître leur niveau d’ambition en matière de réduction des émissions et une occasion importante se présente à la CdP 24 en 2018. Pour y arriver, le Canada doit plaider pour que le gouvernement marocain, qui préside la CdP, à commencer la planification au cours de la prochaine année, de sorte que le «Dialogue de facilitation» en 2018 attire les pays vers des engagements plus rapides pour le climat et des coupes de carbone plus profondes.
Montrez-nous l’argent: Les pays développés ont engagé 100 milliards de dollars par an, à partir de 2020, pour aider les pays en voie de développement à réduire leurs émissions. La part équitable du Canada de ce total est de 4 milliards de dollars par année. Jusqu’à présent, le pays s’est engagé à verser 2,65 milliards de dollars sur cinq ans, le montant promis en 2020 étant de 800 millions de dollars canadiens. Deux choses doivent être accomplies par le Canada pour faire face à son engagement en matière de financement du climat: Augmenter les fonds publics et promouvoir des mécanismes de financement innovateurs (une taxe sur les transactions financières internationales ou un prélèvement sur les carburants de transport internationaux) pour financer les institutions internationales qui distribuent le financement climatique aux pays en voie de développement .
Aider les pays vulnérables à s’adapter: Avec les pays en développement et les communautés vulnérables ressentant déjà les effets des changements climatiques, il est urgent de faire de l’adaptation aux changements climatiques le centre du processus de la COP. Le Canada peut jouer un rôle de premier plan en consacrant 50% de sa contribution internationale au financement du changement climatique à la réduction des émissions de gaz à effet de serre et de 50% à l’adaptation, et plaider en faveur d’une feuille de route mondiale de financement fondée sur la même formule.