Besoin de leadership sur les changements climatiques
Les premiers ministres doivent agir sur la transition et les emplois
OTTAWA – Les premiers ministres se rencontrent à Vancouver le 3 mars pour lancer des pourparlers sur les changements climatiques visant à finaliser un plan pour que le Canada respecte ses engagements dans le cadre de l’Accord de Paris.
Alors que le Premier Ministre et les premiers ministres se préparent pour jeter les bases d’une stratégie climatique nationale incluant une cible climatique, nos 100+ membres représentants des organisations confessionnelles, environnementales et syndicales ainsi que du développement international veulent voir du leadership.
Afin de démontrer que le Canada a vraiment changé son fusil d’épaule en matière de changements climatiques, et afin d’instaurer la confiance auprès des Canadiens et d’autres gouvernements, nos dirigeants politiques ont besoin de démontrer qu’ils sont sérieux pour ce qui est de lancer un processus avec des échéanciers précis et un calendrier de mise en oeuvre clair.
L’offre courante du Canada dans le cadre de l’Accord de Paris a échoué le test de meilleure pratique, tel que recommandé par le World Resources Institute1 et fut évaluée comme étant inadéquate par Climate Action Tracker2 .
Afin de passer de trainard à chef de file, le Canada doit développer une stratégie climatique nationale au plus tard en septembre 2016, qui comprend, mais ne se limite pas, à :
- Une proposition de déterminer un prix sur le carbone à travers le Canada en 2017.
- Un calendrier législatif/réglementaire fédéral-provincial/territorial et un programme coordonné d’incitatifs pour augmenter la rigueur de l’efficacité et les exigences d’énergie renouvelable pour les bâtiments, les véhicules et l’industrie actuels et futurs, dans le but d’atteindre des émissions nulles ou quasi nulles.
- Avancer les exigences fédérales/provinciales en matière de réduction des émissions associées à l’électricité afin d’assurer l’élimination graduelle du charbon à travers le Canada d’ici 2030.
- Étendre le réseau de transmission électrique d’est en ouest dans le but d’accélérer la transition vers une électrification s’approvisionnant en énergies renouvelables.
- Développer une stratégie nationale d’adaptation aux changements climatiques, y compris des études d’impact climatique pour les nouveaux investissements en infrastructures.
- Éliminer toutes les subventions fédérales/provinciales au secteur des combustibles fossiles en commençant immédiatement et en les complétant pas plus tard qu’en 2020. En plus d’éliminer les subventions pour les combustibles fossiles, nous demandons une révision complète du financement des exportations pour le développement des combustibles fossiles par l’entremise d’Exportation et Développement Canada (EDC) et par l’entremise de canaux bilatéraux et multilatéraux. Le financement public d’EDC doit être octroyé à des projets d’ exportation qui appuient le secteur des technologies propres au Canada.
- Mettre en place d’ici 2020 un plan national de décarbonisation pour s’éloigner rapidement de notre modèle de développement économique à hautes émissions de carbone en faveur d’un modèle de développement durable qui assure une décarbonisation complète de l’économie d’ici 2050.
CAN-Rac Canada croit que la juste contribution du Canada à l’Accord de Paris est une cible 2025 d’au moins 35 % au-dessous de 2005 (de concert avec un financement international pour le climat de 4 milliards de dollars par année, commençant en 2020), une réduction de 50 % d’ici 2030 et la décarbonisation d’ici 2050. Les cibles du Canada devraient être exprimées comme un budget carbone. Afin que les cibles de réductions de gaz à effets de serre soient plus utiles, les premiers ministres provinciaux devraient :
- Enchasser les cibles canadiennes de réduction des émissions de gaz à effets de serre dans leurs lois provinciales en identifiant et en assignant clairement la responsabilité de leur mise en oeuvre et de leur mise en application.
- Les cibles canadiennes devraient être exprimées comme budget carbone.
- Confirmer des actions concrètes pour maximiser les réductions visant à réduire l’écart vers notre cible 2020.
- Mettre le Canada sur la voie de faire sa juste part pour contenir la hausse de la température moyenne de la planète en dessous de 2 C et de mettre en œuvre tous les efforts nécessaires pour limiter la hausse des températures à 1,5oC et un aveu que limiter le réchauffement planétaire à des niveaux sécuritaires implique l’élimination graduelle de l’utilisation des combustibles fossiles et une transition à un système énergétique renouvelable et décarbonisé d’ici 2050.
- Fixer des cibles par échelons de cinq ans qui sont en ligne avec ce qui est nécessaire pour atteindre la décarbonisation en 2050.
- Assurer la transparence de sorte que toutes les suppositions, les projections et les mesures sous-jacentes aux émissions de gaz à effets de serre, puissent être quantifiées, vérifiées et comparées aux engagements d’autres pays. Le Canada a surtout besoin d’être transparent en ce qui a trait à ses calculs des sources et des retraits reliés au secteur terrestre.
Nous croyons que l’atteinte de nos objectifs de protection du climat exigent que chaque province mette sur pied un comité du Cabinet sur les changements climatiques qui coordonnerait les efforts interministériels pour finaliser la stratégie climatique nationale et réussir sa mise en oeuvre.
Les intervenants et les experts peuvent contribuer à l’effort national de planification climatique par l’entremise de soumissions. Les leaders autochtones doivent être engagés et consultés par l’entremise de leurs propres processus. Cependant, l’effort d’engager les Canadiens et tous les niveaux de gouvernement (y compris les municipalités) ne devrait pas causer des délais de mise en oeuvre. Le Canada doit démontrer qu’il comprend que les changements climatiques exigent une intervention urgente et ce de tous les niveaux de gouvernement. Commencer dès maintenant et institutionaliser un examen et une mise à jour régulière pour se remettre et rester sur la bonne voie. Finalement, CAN-Rac Canada croit que le Premier Ministre Trudeau devrait planifier d’arriver à New York, le 22 avril, ayant déjà ratifié l’Accord de Paris.
Pour de plus amples renseignements, veuillez contacter :
Louise Comeau, au 506-238-0355, lcomeau@climateactionnetwork.ca